Régime carnivore : pour qui, pour quoi ?

Lorsqu’on s’intéresse aux alimentations réduites en glucides, on finit toujours par tomber au cours de ses recherches sur des personnes pratiquant le « keto carnivore », l’alimentation basée sur les produits d’origine animale (animal based diet) ou la diète du lion. Derrière ces termes se cache une forme d’alimentation qui écarte tous les aliments d’origine végétale.

Comme toutes les alimentations restrictives – en ce sens qu’elle écarte toute une famille d’aliment -, il est important de comprendre que ses bénéfices vont de pair avec des effets néfastes pour la santé.

Le rapport bénéfices / inconvénients est propre à chaque personne, à chaque contexte et doit faire l’objet d’une vraie réflexion avant de se lancer dans un changement d’alimentation.

Une personne souffrant d’obésité morbide va améliorer grandement sa santé en perdant du poids grâce à l’alimentation cétogène, et ce bénéfice compensera largement les petits effets néfastes de la suppression des fruits et des fibres sur sa santé.

Ce rapport bénéfices / inconvénients n’est absolument pas le même pour une personne en pleine santé qui n’a que 2-3 kilos a perdre pour rentrer dans son maillot cet été !

Il est impératif de comprendre les bénéfices et les désavantages d’une alimentation avant de l’adopter, surtout s’agissant d’une alimentation aussi ‘stricte’ que l’alimentation carnivore !

💬 Lorsque je me suis vue prescrire l’alimentation carnivore en 2006 – qui m’a permis de perdre 40kg en 2 ans -, j’ai émis des doutes sur sa dangerosité, notamment pour mes reins. Le médecin qui me l’avait prescrit m’avait alors répondu « vos 30kg en trop et votre syndrome métabolique vous coûteront 30 années d’espérance de vie, ou une fin de vie en très mauvaise santé. C’est un risque bien plus important que celui que vous courrez en pratiquant une alimentation carnivore raisonnable pendant quelques années ! ».
Si le sujet t’intéresse, je t’invite à lire ces deux articles :
Arrêtez d’avoir peur de la viande rouge
Faut-il avoir peur des protéines ?

Je t’ai donc préparé un dossier complet qui va te permettre de comprendre :

C’est parti mon kiki 💪


Qu’est-ce qu’un régime carnivore ?

Si tu me suis un peu, tu as déjà vu la première image ci-dessous, qui illustre l’article « Le Régime Keto n’existe pas ».

Dans cet article j’explique qu’il existe différents niveaux de réduction des glucides, et dans chacun de ces niveaux, différentes manières de le pratiquer, le ‘carnivore’ étant la version la plus stricte en matière de réduction des glucides.

Dans le même ordre d’idée, la deuxième image permet de comprendre que le mot « régime carnivore » est également un terme générique pour désigner des alimentations basées uniquement sur des produits d’origine animale mais là aussi, il y a de multiples façons de les pratiquer.

Très grossièrement, on peut résumer l’alimentation carnivore à 3 grands ‘niveaux’ de restrictions :

  1. Animal Based Diet (diète à base de produits d’origine animale) : sont autorisés tous les produits d’origine animale, viande de mammifère, gibier, volaille, poissons, crustacés, abats, oeufs et également leurs dérivés transformés (charcuterie, lait, fromage, beurre,…). En fonction des ‘écoles’, cette diète peut intégrer quelques produits d’origine végétale, des herbes et épices, des huiles (olive et coco), parfois quelques légumes voire même certains fruits et du miel.
  2. Carnivore : sont autorisés uniquement les produits d’origine animale non transformés : viande de mammifères, gibier, volaille, poissons, crustacés, abats, oeufs, saindoux, suif, graisse de canard ou d’oie, éventuellement beurre mais pas de produits laitiers ni de charcuterie, potentiellement inflammatoires.
  3. Lion Diet : sont autorisés uniquement les produits tirés du boeuf : viande, abats, suif, un peu de sel et de l’eau.

Là encore, il faut bien comprendre qu’il s’agit de grands principes, mais chaque gourou spécialiste aura ses règles, certains affirmant qu’il faut manger à volonté sans se soucier des lipides, d’autres arguant qu’il est indispensable d’avoir autant de lipides que de protéines, certains estimant que le café est à proscrire, d’autres que les fruits sont permis, bref : là encore, il y a des centaines de façons de pratiquer.


Comment fonctionne le régime carnivore ?

De prime abord, on pourrait penser que le régime carnivore est un régime « super keto » : la viande, le poisson, les abats, les crustacés ayant zéro glucides, on est certain d’atteindre une cétonémie élevée rapidement (mais tu sais qu’on se fout de la cétose, au fond, hein ?).

Effectivement, consommer uniquement des produits d’origine animale – à condition de ne pas abuser des laitages qui peuvent être glucidiques -, a de très grandes chances de déclencher une perte de poids. Mais ce n’est pas le seul intérêt du régime carnivore, et clairement pas le plus intéressant.

Le régime carnivore permet aussi et surtout de réduire l’inflammation et de réparer ce qui a pu être endommagé à cause d’intolérances insoupçonnées. En effet, en carnivore, on échappe aux lectines (dont le gluten), aux oxalates, aux phytates, à l’amidon, aux tanins, bref : à tout ce qui permet aux végétaux de se protéger des prédateurs en se rendant ‘indigestes’ pour garantir leur préservation.

On écarte aussi de fait les engrais et autres toxines utilisées pour faire pousser nos précieuses courgettes et nos avocat bien aimés, ainsi que les huiles végétales inflammatoires et les graisses trans délétères qu’on trouve dans les aliments transformés.

Le régime carnivore est donc bien plus à considérer comme un régime d’éviction et de réparation que comme un outil de restriction des glucides… Parce que très franchement : entre 20g par jour de glucides tirés de bons légumes verts ou seulement 2g tirés du fromage en carnivore, il n’y a guère de différence sur un plan métabolique.

Quelles sont les indications du régime carnivore ?

En tant que régime d’éviction, le régime carnivore est recommandé aujourd’hui par de nombreux spécialistes selon lesquels il permettrait de traiter efficacement les troubles liés à des terrains inflammatoires : maladies auto-immunes, pathologies intestinales, psoriasis, polyarthrite rhumatoïde, mais également sclérose en plaques, fibromyalgie, SOPK, endométriose, acné récalcitrant, eczéma, et même dépression, bipolarité et troubles cognitifs.

Bien entendu, rien de tout ça n’est vérifié scientifiquement, les études à grande échelle portant sur une alimentation aussi restrictives n’étant pas facile à mettre en place. De nombreux médecins pro carnivore présentent cependant de nombreuses études de cas d’améliorations notables de pathologies inflammatoires.

Et quand on sait que l’inflammation est une cause de prise de poids, on peut facilement en déduire que le carnivore peut aider en matière de perte de poids.

Le régime carnivore peut donc être un outil intéressant en cas de stagnation de plusieurs mois malgré une alimentation réduite en glucides strictement respectée dont on a déjà écarté les principaux aliments inflammatoires.

Mais attention, on ne pratique pas le carnivore en dilettante et surtout pas en mode ‘restrictif’ : l’idée est bien de calmer l’inflammation et de réparer son métabolisme et pour ça, il faut du temps et une alimentation riche en nutriments.

Il est nécessaire de varier les sources de protéines, d’intégrer des abats, de veiller aux apports en bons gras, éventuellement de se supplémenter en vitamines et minéraux.

⚠️ A noter : il faut 30 à 45 jours pour commencer à ressentir les vrais bénéfices du régime carnivore sur un terrain inflammatoire, et quasiment autant de temps pour que notre microbiote se réadapte à ces nouveaux apports. Inutile donc de ‘tester le carnivore’ pendant une semaine : même si tu obtiens une petite perte de poids, tu ne résoudras pas le problème de fond.


Quelles sont les contre-indications du régime carnivore ?

En dehors des contre-indications d’ordre médical que je t’invite à vérifier avec ton médecin, le régime carnivore présente des inconvénients dont il faut absolument tenir compte avant de se lancer.

Si tu souffres de TCA ou que tu as tendance à avoir des pratiques alimentaires très strictes suivies d’épisode de ‘décompensation’ pendant lesquels tu fais n’importe quoi, le carnivore n’est pas pour toi.

Si tu besoin de manger beaucoup pour être rassasié.e, le régime carnivore pourrait également ne pas te convenir. Bien que la viande permette d’atteindre une satiété longue, elle ne rassasie pas forcément en terme de volume.

Si tu souffres de fringales sucrées en fin de journées que l’alimentation cétogène n’a pas réussi à calmer, il y a fort à parier que tu ait plutôt besoin de plus de glucides que le contraire.


En conclusion…

De la même manière que le jeûne punitif est une très mauvaise idée quand on a un rapport compliqué avec la nourriture, le régime carnivore peut constituer une forme de restriction supplémentaire qui donnera lieu à des épisodes de ‘grand n’importe quoi‘.

Au delà de savoir si physiologiquement tu as besoin ou pas du régime carnivore, il est vraiment primordial de comprendre ‘pourquoi’ tu souhaites te lancer dans une alimentation encore plus restrictive.

Si tu as envie de tester le carnivore et que tu as un rapport apaisé avec la nourriture, que tu manges 2 ou 3 repas très réduits en glucides chaque jour sans ressentir de frustration ou de fringales, que tu n’as pas de compulsions et que tu es capable de rigueur sur du long terme, lance-toi.

En revanche, si tu es du genre à faire des excès pour compenser des phases de trop grande rigueur que tu vis comme une punition, je te recommande vivement de ne pas te lancer dans une restriction de plus.

Ce dont tu as besoin, ce n’est pas d’un énième outil de restriction, mais de retrouver un peu de sérénité alimentaire 🫶

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