Marketing et nutrition ne font pas bon ménage !

Je suis toujours surprise de voir des participants intégrer mon programme et m’interroger sur les ingrédients à acheter absolument pour démarrer « un régime keto », comme s’il s’agissait d’une obligation absolue… Alors qu’en vrai, une alimentation réduite en glucides, ça porte surtout sur la réduction de certains aliments, pas sur l’ajout de nouveaux 😜

Or ces croyances sont essentiellement basées sur les opérations marketing des entreprises qui surfent sur la vague du ‘céto’.

Il faut dire qu’en tant qu’ex professionnelle du marketing, je vois de très loin les grosses ficelles des industriels pour nous fourguer toujours plus de produits, avec de belles étiquettes :

  • « lowcarb » ou « keto » sur des produits bourrés d’aliments inflammatoires facteurs de stagnation,
  • « végétarien » sur des produits chimiquement modifiés pour ressembler à de la viande, pauvres en protéines,
  • « healthy » sur des poudres à mélanger avec de l’eau bourrés de glucides rendus hautement absorbable par la transformation…

Or tous ces aliments n’ont rien de ‘sain’ : ce sont des aliments transformés qui n’auront jamais les mêmes bienfaits pour votre métabolisme que des aliments vrais, frais et entiers !

A ce sujet, pensez à consulter l’article « Mes 3 règles d’or pour démarrer une alimentation réduite en glucides » qui revient sur ce qui devrait constituer vos repas… et ce qui n’a pas la place dans vos assiettes !


Pour illustrer cette pression marketing, je vous propose de découvrir la stratégie de « la tasse supplémentaire », un cas d’école qui explique très bien les méthodes utilisées par les industriels.

Le but de toute entreprise est de prospérer, et donc d’accroître son chiffre d’affaire. Pour ce faire, elle a plusieurs solutions, vendre plus cher ou vendre plus. C’est ce qu’on fait les industriels de la filière café, ces 30 dernières années.

Il y a 30 ans, tout le monde buvait du café ou presque, mais uniquement le matin, parfois à midi. Impossible d’augmenter les ventes en allant chercher de nouvelles parts de marché, le marché était saturé. Et difficile d’aller voler des parts de marché à la concurrence, les habitudes étaient bien ancrées et les consommateurs attachés à leur marque !

Comment dans ces conditions vendre « plus » ? Facile… En créant le « besoin » de la « tasse supplémentaire » : les marketeurs des années 90 ont inventé de nouveaux produits destinés à d’autres moments, pour créer des occasions supplémentaires de boire du café, et redorer son image pour que les consommateurs acceptent de payer plus !

Le café à 5 euros chez Starbucks, le café facile à boire partout avec le Nescafé, l’expresso à la maison avec Nespresso, les cafés gourmands aromatisés pour le bureau de Nestlé…

De nouvelles gammes de produits sont apparues avec pour unique but d’augmenter la consommation globale de café pour permettre aux industriels de la filière de prospérer. En passant de 1 bol par personne et par jour à 2-3 voire 4 cafés par jour, les industriels ont pu multiplier d’autant la taille de leur marché, leurs ventes et leurs bénéfices !


Maintenant que vous avez cette stratégie en tête, comparez notre façon de manger il y a 50 ans et celle d’aujourd’hui, et posez-vous la question : qu’ont fait les industriels de l’agroalimentaire, depuis plus de 50 ans, si ce n’est créer de nouveaux besoins pour nous faire consommer plus ou nous vendre des aliments plus cher ?

Nos grands-parents ne faisaient pas de collations et n’avaient pas besoin de céréales bourrées de sucre au petit déjeuner. Ils ne terminaient pas non plus tous leurs repas, tous les jours, avec une crème dessert. Ils ne buvaient pas de capuccino au goûter, ni de jus de fruits pour se rafraichir. La surconsommation impacte aussi notre façon de nous nourrir…

Et l’industrie de la « nutrition santé » n’échappe pas à ce phénomène : céréales keto, barres lowcarb, huiles MCT, farine de ceci ou de cela, souvent vendues à prix d’or…

En créant et marketant ces produits, les industriels cherchent à nous faire manger plus, plus souvent, des produits conçus en laboratoire pour être addictifs !

Bien sûr, il ne faut tomber dans l’excès, diaboliser ces entrepreneurs qui innovent et essaient de prospérer, ni mettre dans le même sac tous les aliments industriels. Certains de ces produits sont ‘propres’, avec une liste d’ingrédients réduite et un faible niveau de transformation. A ce titre, ils peuvent s’intégrer à une alimentation santé. Mais avoir conscience de l’impact de la publicité sur vos choix alimentaire est important – et apprendre à lire les étiquettes aussi !

Personnellement, je pars d’un principe simple inculqué par mon nutritionniste il y a plus de 15 ans. Si un produit a besoin de publicité, c’est bien souvent qu’il n’a rien à faire dans mes placards. Pensez-y, la prochaine fois que vous remplirez votre caddie, en magasin ou en ligne 😉

C’est d’ailleurs pour dénoncer ces pratiques et sensibiliser à la nécessité de mieux se nourrir que j’ai lancé une série de vidéos intitulées « Mangeons vrai, mieux pour la santé, mieux pour la planète », à découvrir ici 👇